Prieuré fontevriste de La Pignardière

Com. et cant. Chantonnay

Arr. La Roche-sur-Yon

Vendée

Diocèse de Poitiers (XIIe siècle)

1317 : Diocèse de Luçon aux dépens de Poitiers

Fondé entre 1149 et 1189[1]

Autres prieurés et domaines de la Vendée

Ardelon ou Ardillon, com. Saint-Gervais, cant. Beauvoir-sur-Mer, arr. Sables d’ Olonne. Dépend de La Lande-en-Beauchêne. Domaine

Bèhes, com. Saint-Valérien, cant. L’ Hermenault. Fondé après 1149, devenu domaine

Bois-Goyer, com. Mouchamps, cant. Les Herbiers. Fondé sous Pétronille de Chemillé. Devenu domaine

La Bruère, com. Puy-de-Serre, cant. Saint-Hilaire des Loges. Fondé après 1149, devenu domaine

La Fimaire alias La Fumoire, com. Montournais, cant. Pouzauges, arr. Fontenay-le-Comte. Prieuré-Domaine de Saint-Antoine

La Lande-en-Beauchêne, com. Sallertaine, cant. Challans. Fondé sous Robert d’Arbrissel, 1112. Devenu domaine

La Leue, com. La Réorthe, cant. Sainte-Hermine. Fondé sous Pétronille de Chemillé.Devenu domaine

Les Cerisiers, com. Fougeré, cant. La Roche-sur-Yon. Fondé sous Pétronille de Chemillé. Prieuré

Libaud, com. La Réorthe, cant. Sainte-Hermine. Fondé sous Pétronille de Chemillé.Devenu domaine

Saint-Juire-aux-Bois, com. Saint-Juire-aux-Bois, cant. Sainte-Hermine. Fondé après 1149. Domaine ? Aucune mention à la Révolution

Saint-Sauveur de Montaigu, com. Montaigu, cant. et arr. La Roche-sur-Yon. Fondé en 1642. Prieuré

Plan des prieurés fontevristes de Vendée. JGE 2022

I – SOURCES MANUSCRITES

A.D. Maine-et-Loire

Série H

196 H 1. Dons et ventes – 1255-1317

196 H 2. Aveux rendus à l’abbesse ou par celle-ci – 1603-1776

196 H 3. Administration du domaine           – 1584-1786

196 H 4. Baux à ferme – 1411-1786

196 H 5. Terriers ; tenues d’assises ; comptes – 1532-1776

196 H 6. Droits féodaux – 1643-1768

196 H 7. Moulin de la Pignardière – 1314-1756

196 H 8. Procédures – 1534-1776

A.D. Vendée

3 P 241-1 : Cadastre de La Pignardière, Saint-Mars-des-Près, 1824.

II – BIBLIOGRAPHIE

BIENVENU Jean-Marc, Abbaye royale de Fontevraud et ses divers prieurés, s. d.

BIENVENU Jean-Marc, Les premiers temps de Fontevraud (1101-1189). Naissance et évolution d’un Ordre Religieux, thèse pour le Doctorat d’ État, Faculté des Lettres, Paris-Sorbonne, 1980, pp. 317, 318 (n. 318), 473.

BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON Georges, Grand cartulaire de Fontevraud, Société des Antiquaires de l’Ouest, 2000, 2005, p. 922, ch. 843-846.

LARDIER Jean, Inventaire des titres du thresor de Font-Evraud, 1649, vol I, pp. 6, 353.

LARDIER Jean, La Saincte Famille de Font-Evraud, 1650, p. 249.

BRAHIM Agnès, Les prieurés fontevristes dans le duché d’Aquitaine, Mémoire de D.E.A, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Poitiers, 1994.

POULAIN Jean, Dictionnaire de l’Ordre Fontevriste, C.C.O, Abbaye de Fontevraud, Janvier 2000, p. 162.

REVERSEAU Cécile, Histoire religieuse de Saint-Mars-des-Prés, 1969.

TELLIER L.M., d’après les notes de CLOT abbé, Saint-Mars des Prés, La Pignardière, Société d’ Émulation de La Vendée, 1897, pp. 163-167.

Ne pas confondre La Pignardière et la Pignonnière qui se trouve dans la commune de Saint-Barthélemy d’Anjou dans le Maine-et-Loire.

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Prieuré-domaine de La Pignardière

Saint-Mars-des-Prés est une modeste paroisse et composée d’une dizaine de petit village : La Roche, La Pignardière, la Bobinière, etc

Au nord, un coteau recouvert de vignes et la vallée avec de vastes prairies traversées par l’ Arquinion et Le Lay. Dans la vallée se trouve l’ancien prieuré de la Pignardière au bord du Lay.

La Penarderia[2]

Fondation

La Pignardière semble avoir été une annexe du prieuré de Libaud et n’avoir eu qu’une durée éphémère[3].

Renaud Gautier, prieur de Libaud et de la Leue, est fort actif et procède à de nombreux achats et sait se défendre contre les prétentions et les usurpations des laïcs. De son temps le groupe Libaud-La Leue avait sans doute essaimé à Saint-Mars-des-Prés, à l’est de Chantonnay, car un prieur de cet établissement se rencontre parmi les témoins d’un acte : « Aimericus nepos eius prior Sancti Medardi »[4].

1119 : Don par Pierre d’ Auperes[5] – Pierre de Pareds. A cette même date, pour Bienvenu, le donateur de la Pignardière est Pierre de Pareds[6].

Le pape Calixte II séjourne à l’abbaye de Fontevraud les 31 août et 1er septembre 1119 : après une bénédiction de différents lieux – chœur, transept, cimetière – il assiste à une prise de voile de la mère d’ Aimeri, seigneur de Saint-Paul-en-Pareds, et Pierre de Pareds, l’un des seigneurs poitevins accourus aux cérémonies, à titre de pénitence, se vit enjoindre par le pape – lui imposant les mains sur la tête – d’acquérir d’un autre seigneur la terre de La Pignardière, proche de Chantonnay, et d’en faire don à Fontevraud pour les besoins des frères et des sœurs[7].

Confirmation par la charte n° 843

1119 : Notice relatant que Pierre de Pareds, à la demande du pape Calixte II et à titre de pénitence, a acquis pour les frères et sœurs de Fontevraud la terre de La Pignardière[8].

Première moitié du XIIe siècle : Acte concernant la maison d’un certain Barbotin, la terre de L’ Hothandière donnée par un certain Grégoire et celle de La Pignardière donnée par Pierre de Pareds[9].

En 1650, Lardier cite la Pignardière dans la liste des fermes gérées par l’abbaye[10].

De 1410 à 1494, au départ La Pignardière est gérée par un moine de l’Ordre.

1410 : Un calice et un petit reliquaire de Saint-Fiacre est apporté de la Pignardière à Fontevraud[11]

1494 : ferme gouvernée par le frère Jean Taluau nommé « gouverneur » de La Pignardière.

1541 : ferme  de La Pignardière est affermée à un paysan pour la somme de 100 l.t. Ce qui indique que La Pignardière est un « domaine » ou une « seigneurie » gérée directement par l’abbaye.

18 mai 1568 : bail à vie du moulin de La Pignardière – baillé pour 36 boisseaux de seigle Lardier signale l’existence de plusieurs moulins à eau situés à La Pignardière[12].

Dans le pouillé du XVIIIe siècle, il est fait mention de l’ancien prieuré de La Pignardière et dont le revenu est de 400 livres et trois messes.

Révolution Française

Le village entier est incendié par les soldats de Turreau: La Pignardière, ses borderies et sa chapelle sont du nombre. « Ils poursuivent les habitants que chassent l’incendie et qui vont tomber sous les coups »[13].

La commune, par décret de la République, a reçu le nom de « Prairial »[14].

Brûlée en 1793, la métairie a été évaluée de 450 à 500 livres au sieur Maignen.

Les souvenirs de l’abbé Clot, curé de Saint-Mars, en 1846, nous donnent quelques précisions :

Au village de La Pignardière, on découvre les vestiges d’un ancien couvent de Fontevraud. Une métairie et un bâtiment qui fut une chapelle transformée maintenant en un cellier. « Pendant la période révolutionnaire, des bandes incendièrent la chapelle. Tout ce qu’elle renfermait furent brûlées par les flammes. On aperçoit une console à droite de l’autel, sur laquelle, dit-on, reposait la statue vénérée du saint protecteur. On remarque le dais, en pierre sculptée, qui surmontait l’image bénie ».   « Dans le mur collatéral de droite, existe aussi une piscine régulièrement taillée, et même au chevet du sanctuaire, on voit l’emplacement et les pierres assez bien conservées d’une croisée qui devait être dans le style du XIVe siècle »[15].

A présent, seule une pierre portant des traces de sculptures, sur un mur croulant d’une vieille grange rappelle l’existence d’une chapelle.

En 1824, le cadastre montre que les terres dites du prieuré englobent toute la partie centrale du bourg et au-delà des parcelles atteignent la superficie de un, deux, trois hectares d’un seul tenant.

Cadastre de La Pignardière, com. Saint-Mars-des-Prés. A.D. Vendée 3 P 241-1

A La Pignardière, on compte 7 petites borderies autour du « Logis ».

La commune de Saint-Mars-des-Prés est réunie à la commune de Chantonnay en 1964.


[1] BIENVENU Jean-Marc, Abbaye royale de Fontevraud et ses divers prieurés, s. d.

[2] BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON Georges, Grand cartulaire de Fontevraud, Société des Antiquaires de l’Ouest, 2000, 2005, p. 922.

[3] POULAIN Jean, Dictionnaire de l’Ordre Fontevriste, C.C.O, Abbaye de Fontevraud, Janvier 2000, p. 160.

[4] BIENVENU Jean-Marc, Les premiers temps de Fontevraud (1101-1189). Naissance et évolution d’un Ordre Religieux, p. 318 (n. 318).

[5] LARDIER Jean, La Saincte Famille de Font-Evraud, 1650, p. 249.

[6] BIENVENU Jean-Marc, op. cit., p. 314.

[7] BIENVENU Jean-Marc, op. cit., p. 473.

[8] BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON Georges, op. cit., ch. 843.

[9] BIENVENU Jean-Marc, FAVREAU Robert, PON Georges, op. cit., ch. 845.

[10] LARDIER Jean, Inventaire des titres du thresor de Font-Evraud, vol I, p. 6.

[11] LARDIER Jean, op. cit., p. 353.

[12] LARDIER Jean, op. cit., p. 353.

[13] REVERSEAU Cécile, Histoire religieuse de Saint-Mars-des-Prés, p. 53.

[14] REVERSEAU Cécile, op. cit., p. 49.

[15] TELLIER L.M., d’après les notes de CLOS abbé, Saint-Mars des Prés, La Pignardière, pp. 163-167.