Prieuré fontevriste de La Leue

Com. La Réorthe

Cant. Sainte-Hermine

Arr. Fontenay-le-Comte

Vendée

Diocèse de Poitiers (XIIe siècle)

Province ecclésiastique de Bordeaux

Fondé entre 1116 et 1149, sous Pétronille de Chemillé[1]

Autres prieurés et domaines de la Vendée

Ardelon ou Ardillon, com. Saint-Gervais, cant. Beauvoir-sur-Mer, arr. Sables d’ Olonne. Dépend de La Lande-en-Beauchêne. Domaine

Bèhes, com. Saint-Valérien, cant. L’ Hermenault. Fondé après 1149, devenu domaine

Bois-Goyer, com. Mouchamps, cant. Les Herbiers. Fondé sous Pétronille de Chemillé. Devenu domaine

La Bruère, com. Puy-de-Serre, cant. Saint-Hilaire des Loges. Fondé après 1149, devenu domaine

La Lande-en-Beauchêne, com. Sallertaine, cant. Challans. Fondé sous Robert d’Arbrissel, devenu domaine

La Fimaire alias La Fumoire, com. Montournais, cant. Pouzauges, arr. Fontenay-le-Comte. Prieuré-Domaine de Saint-Antoine

Les Cerisiers, com. Fougeré, cant. La Roche-sur-Yon. Fondé sous Pétronille de Chemillé. Prieuré

Libaud, com. La Réorthe, cant. Sainte-Hermine. Fondé sous Pétronille de Chemillé.Devenu domaine

Saint-Juire-aux-Bois, com. Saint-Juire-aux-Bois, cant. Sainte-Hermine. Fondé après 1149. Domaine ? Aucune mention à la Révolution

La Pignardière, Saint-Mars-des-Prés, com. Chantonnay, cant. Chantonnay. Fondé après 1149. Devenu domaine

Saint-Sauveur de Montaigu, com. Montaigu, cant. et arr. La Roche-sur-Yon. Fondé en 1642. Prieuré

Plan des prieurés fontevristes de Vendée. JGE 2022

I – Archives manuscrites

A.D. Maine-et-Loire

M. Poulain Jean, p. 98 confond le domaine de Laleu dans le Maine-et-Loire et ce prieuré de La Leue commune de la Réorthe

II – BIBLIOGRAPHIE

BIENVENU Jean-Marc, Abbaye royale de Fontevraud et ses divers prieurés, s. d.

BIENVENU Jean-Marc, Les premiers temps de Fontevraud (1101-1189). Naissance et évolution d’un Ordre Religieux, Thèse pour le doctorat d’ État, Faculté des Lettres de l’Université de Paris-Sorbonne, 1980, pp. 317 (n. 311), 343.

BIENVENU Jean-Marc avec la collaboration de FAVREAU Robert et PON Georges, Grand cartulaire de Fontevraud, Société des Antiquaires de l’Ouest, Poitiers, 1er tome-2000, 2e tome, 2005, p.918 ; prieuré fontevriste ch. 914, 915, 922, 923, 924, 929, 938-940 ; puits, 923.

MARCHEGAY Paul, LA BOUTIÈRE L. de, Cartulaire du prieuré de Libaud, Archives historiques du Poitou, 1872, t. II, pp. 53-78.

POULAIN Jean, Dictionnaire de l’Ordre Fontevriste, C.C.O, Abbaye de Fontevraud, Janvier 2000, p. 98.

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Prieuré de La Leue

Lucai, Lucaium, Luchai, Luchaium, Luchay[2].

La Réorthe est formé du bourg, des hameaux de Libaud, Féole et La Leue. Les communes limitrophes sont Chantonnay, Bournezeau, St Juire Champgillon et Sainte Hermine.

Plan de La Leue, com. de La Réorthe. Site de la mairie de La Réorthe

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Fondation

Entre Chantonnay et Sainte-Hermine, et à moins de 15 Kms du prieuré des Cerisiers antérieur à 1131, celui de Libaud, établi dans l’enceinte du château de ce lieu par Pierre Troneau de Sainte-Hermine, est bientôt doublé de la « maison » annexe et toute proche, de La Leue reçue d’un certain Pierre Barboteau. Le prieur commun à Libaud et la Leue, Renaud Gautier, procède à de nombreux achats et doit se défendre contre les prétentions et les usurpateurs des laïcs qu’il n’hésite pas, le cas échéant, à faire excommunier. Le prieuré de Libaud est nommé dans le privilège de 1136.

De son temps, ce groupe Libaud-La Leue avait sans doute déjà essaimé à Saint-Mars-des-Prés, à l’est de Chantonnay, car un prieur de cet établissement se rencontre parmi les témoins d’un acte (318)[3].

Cartulaire de Libaud

MARCHEGAY Paul, LA BOUTIÈRE L. dans le cartulaire du prieuré de Libaud dénombrent 32 chartes[4] que nous trouvons dan la publication de Jean-Marc Bienvenu. Certaines chartes concernent La Leue ; chartes qui nous apprennent que Renaud Gautier, prieur de Libaud, est aussi le prieur de La Leue qui se trouve dans la même commune :

Seconde moitié du XIIe siècle : Notice relatant que Pierre Travers a donné à la communauté de Fontevraud ce qu’il avait sur la terre du Vigau, près du prieuré de La Leue, à savoir la coutume et cens sur les essarts ; il a reçu en échange trois quartauts de froment[5].

Seconde moitié du XIIe siècle : Notice relatant que Pierre Barboteau et Ménard d’ Ougnette ont donné à la communauté de Fontevraud, le cens des essarts de deux terres incultes proches du prieuré de La Leue en recevant cinq sous de charité ; par la suite Guillaume Barboteau, héritier de Pierre, et Aimery Ménard ont donné, l’un le sixième, l’autre la moitié du fief de ces deux terres[6].

Seconde moitié du XIIe siècle : Renaud Gautier (prieur de Libaud et La Leue)[7].

Seconde moitié du XIIe siècle : Notice relatant : 1) qu’Hervé de Mareuil (sur-Lay) et son fils Thibaut Chabot ont donné à la communauté de Fontevraud et à un frère de celle-ci nommé Guillaume de « Sarberge »[8] la maison de La Leue libre de tout service en concédant au même Guillaume ce qui lui-même ou les autres religieux pourraient acquérir de la terre de Sainte-Hermine, ce que ces derniers possédaient déjà de la terre de Grinbert et tout ce que Raoul Grinbert avait donné en prenant l’habit fontevriste, à savoir les terres de Sous-les-Noyers, Sous-le-Poirier et de « Bottentret », le tout concédé par Guillaume et Pierre Travers ; 2) que la terre de « Bottentret » ayant été, en raison de la négligence des frères, accaparée et longtemps cultivée par un certain Gautier Gorrin, Renaud Gautier, prieur de Libaud et de La Leue, a trainé, témoins à l’appui, Gautier Gorrin devant la cour de l’archiprêtré de Pareds et s’est vu confirmer la possession de la dite terre ; 3) que Renaud Boschene, cousin de Gautier Gorrin,, ayant à son tour émis des prétentions sur cette terre de « Bottentret », Renaud Gautier en a appelé à Hunfroi, archidiacre de Thouars et que, celui-ci ayant prescrit à l’archiprêtre de Pareds de mettre Renaud Boschene sous le coup de la justice ecclésiastique, ledit Renaud, redoutant cette sanction, s’est présenté au jour fixé devant l’archiprêtre avec le prieur qui s’est vu reconnaître la terre tout en lui donnant un dédommagement de quinze sous[9].

Seconde moitié du XIIe siècle : Notice relatant : 1) que Pierre Barboteau et Ménard d’ Ougnette ont donné à la communauté de Fontevraud le fief d’une terre proche du puits de La Leue, Pierre recevant vingt sous – tout en concédant une terre voisine du lieu dit les Noues, son épouse des bottes, Ménard d’ Ougnette deux setiers de froment, son épouse douze deniers et son fils trois deniers pour acheter un  couteau et sa gaine ; 2) qu’ Aimery Coenneau a, quand à lui, donné à la communauté, entre les mains du doyen Constantin, le cens (roturam) des essarts de la terre dont le fief avait été donné par Pierre et Ménard et, en outre, la moitié d’une autre en recevant de Renaud Gautier (prieur de Libaud) quinze sous et une hémine de fèves[10].

1162-1182 : Notice relatant qu Audéarde La Baude ayant donné à la communauté de Fontevraud ses possessions de La Leue, de la Barette, de Saint-Juire de la Chaumette et du Quarroi, celle-ci et ses enfants ont ensuite contesté ce don ; Renaud Gautier (prieur de Libaud) les a frappés d’excommunication de sorte que l’une des filles d’ Audéarde venue à décéder a été inhumée dans son jardin ; La Baude s’est alors présentée devant l’évêque de Poitiers, Jean aux Belles Mains, auquel le prieur a confirmé, témoins à l’appui, la réalité de la donation ; l’accord définitif a été conclu à Saint-Juire entre les mains du doyen Biscard : La Baude et ses enfants ont renoncé à leur prétentions en recevant du prieur la tenure du Quarroi et un denier chacun ; par la suite, Audéarde la Baude et son fils Geoffroi étant décédés, Bonin Baudez, fils de Geoffroi, a abandonné à Fontevraud la tenure précédemment reçu du prieur, donation concédée par sa mère, qui l’avait eue en douaire, et qui a reçu une hémine de seigle ainsi que par son oncle, qui a reçu un quartaut également de seigle[11].

Seconde moitié du XIIe siècle : Notice relatant que Pierre Travers a donné à la communauté de Fontevraud une minée de terre à la Barette et un essart en fief avec le cens (roturam) de celui-ci, don concédé par son épouse et ses fils ; Renaud Gautier (prieur de Libaud et de La Leue) lui a donné une ânesse blanche en échange de la minée de La Barette et du fief, et, en échange de deux chapons de cens que ledit Pierre percevait à titre de cens sur la minée, un chapon dont le même Pierre a fait remise au prieur[12].

Seconde moitié du XIIe siècle : Notice relatant qu’ Arembour la Chotarde, son fils Thibaud, ses filles et ses gendres ont donné à la communauté de Fontevraud un vignoble jouxtant la terre de La Barette ; Pierre Travers, Geoffroi Baude et Pierre Baude, seigneurs du fief, ont concédé ce don et ont reçu douze deniers chacun de Renaud Gautier (prieur de Libaud et de La Leue) ; ce dernier devra toutefois verser deux deniers quand un service sera requis dans le fief[13].

Seconde moitié du XIIe siècle : Notice relatant qu’ Aimeri et Geoffroi Poers, en violent conflit avec Renaud Gautier, prieur de La Leue, se sont emparés de cinq setiers de ses blés, mi-froment, mi-seigle, d’un porc valant quinze sous et ont incendié sa maison de La Leue , ce pourquoi ils ont été excommuniés, pour faire la paix, ils ont donné à la communauté de Fontevraud trois quartiers de terre à Joaneres, pour lesquels le prieur leur devra un denier de cens à la Saint-Georges (23 avril), somme doublée si le cens n’est pas acquitté au jour dit ; en outre Renaud Gautier a donné vingt sous à Aimeri et à Geoffroi ainsi que trois autres à leur neveu Guillaume qui a approuvé cet accord[14].

Cadastre napoléonien de La Réorthe, La Leue, 1828. A.D. Vendée 3 P 188/2

L’incendie de La Leue au XIIe s. indique peut-être une existence éphémère de ce prieuré qui est devenu peut-être une annexe de Libaud.

Nous ne trouvons aucune trace de La Leue aux A.D.M&L, dans LARDIER et il n’apparait pas dans la liste des fermes directement gérées par l’abbaye dressée par le district  de Saumur en 1790.

Iconographie

Blason de La Réorthe. Site de la mairie

Blason de La Réorthe

Taillé de gueule au château d’or et de sinople au lien d’or; chargé d’une rivière d’argent courant en barre. Au chef de même chargé de quatre croisettes d’azur « 

Explication du blason :

  • Le blason représente par ses quatre croisettes bleues les quatre prieurés, commanderies ou monastères qui sont à l’origine de quatre villages: le Bourg, l’Abbaye, la Forêt et la Touche.
  • Le château évoque les châteaux très anciens et les maisons nobles.
  • La rivière d’argent symbolise les deux rivières qui limitent à l’ouest et à l’est la commune de La Réorthe.
  • Le lien d’or est le schéma d’une “rôrte” qui serait à l’origine du nom de La Réorthe.
  • Le vert représente la plaine au printemps et le rouge rappelle le bocage à l’automne.

[1] BIENVENU Jean-Marc, Abbaye royale de Fontevraud et ses divers prieurés, s. d.

[2] BIENVENU Jean-Marc avec la collaboration de FAVREAU Robert et PON Georges, Grand cartulaire de Fontevraud, Société des Antiquaires de l’Ouest, Poitiers, 1er tome-2000, 2e tome, 2005, p.918.

[3] BIENVENU Jean-Marc, Les premiers temps de Fontevraud (1101-1189). Naissance et évolution d’un Ordre Religieux, pp. 318-319.

[4] MARCHEGAY Paul, LA BOUTIÈRE L. de, Cartulaire du prieuré de Libaud, Archives historiques du Poitou, 1872, t. II, pp. 53-78.

[5] BIENVENU Jean-Marc avec la collaboration de FAVREAU Robert et PON Georges, op. cit., ch. 914.

[6] BIENVENU Jean-Marc avec la collaboration de FAVREAU Robert et PON Georges, op. cit., ch. 915.

[7] BIENVENU Jean-Marc avec la collaboration de FAVREAU Robert et PON Georges, op. cit., ch. 916.

[8] Il s’agit peut-être du premier prieur de Libaud.

[9] BIENVENU Jean-Marc avec la collaboration de FAVREAU Robert et PON Georges, op. cit., ch. 922.

[10] BIENVENU Jean-Marc avec la collaboration de FAVREAU Robert et PON Georges, op. cit., ch. 923.

[11] BIENVENU Jean-Marc avec la collaboration de FAVREAU Robert et PON Georges, op. cit., ch. 924.

[12] BIENVENU Jean-Marc avec la collaboration de FAVREAU Robert et PON Georges, op. cit., ch. 940.

[13] BIENVENU Jean-Marc avec la collaboration de FAVREAU Robert et PON Georges, op. cit., ch. 929.

[14] BIENVENU Jean-Marc avec la collaboration de FAVREAU Robert et PON Georges, op. cit., ch. 938.