Prieuré fontevriste de Saint-Sauveur de Montaigu

Commune de Montaigu

Cant., Arr. La Roche-sur-Yon

Vendée

Diocèse de Poitiers (XIIe siècle)

1317 : Diocèse de Luçon aux dépens de Poitiers

Fondé en 1642

Autres prieurés et domaines de la Vendée

Ardelon ou Ardillon, com. Saint-Gervais, cant. Beauvoir-sur-Mer, arr. Sables d’ Olonne. Dépend de La Lande-en-Beauchêne. Domaine

Bèhes, com. Saint-Valérien, cant. L’ Hermenault. Fondé après 1149, devenu domaine

Bois-Goyer, com. Mouchamps, cant. Les Herbiers. Fondé sous Pétronille de Chemillé. Devenu domaine

La Bruère, com. Puy-de-Serre, cant. Saint-Hilaire des Loges. Fondé après 1149, devenu domaine

Les Cerisiers, com. Fougeré, cant. La Roche-sur-Yon. Fondé sous Pétronille de Chemillé. Prieuré

La Fimaire alias La Fumoire, com. Montournais, cant. Pouzauges, arr. Fontenay-le-Comte. Prieuré-Domaine de Saint-Antoine

La Lande-en-Beauchêne, com. Saint-Gervais, cant. Challans. Fondé sous Robert d’Arbrissel. Devenu domaine

La Leue, com. La Réorthe, cant. Sainte-Hermine. Fondé sous Pétronille de Chemillé.Devenu domaine

La Pignardière, Saint-Mars-des-Prés, com. Chantonnay, cant. Chantonnay. Fondé après 1149. Devenu domaine

Libaud, com. La Réorthe, cant. Sainte-Hermine. Fondé sous Pétronille de Chemillé.Devenu domaine

Saint-Juire-aux-Bois, com. Saint-Juire-aux-Bois, cant. Sainte-Hermine. Fondé après 1149. Domaine ? Aucune mention à la Révolution

Carte des prieurés fontevristes de Vendée. JGE 2022

I – SOURCES MANUSCRITES

A.D. du Maine-et-Loire

Série H

185 H 1. Réunion à l’Ordre de Fontevraud – 1642-1662

185 H 2. Administration intérieure du prieuré – 1637-1710

185 H 3. Impositions – 1720-1741

185 H 4. Droits féodaux – 1645-1722

185 H 5. Domaines – 1659-1725

185 H 6. Etat des biens. Inventaires – 1668-XVIIIe s.

185 H 7. Procédures – 1612-XVIIe s.

A.D. de Vendée

B 788, en ligne fol 22 : Sentence qui renvoie devant le sénéchal des baronnies de Brandois et de la Mothe-Achard l’instance pendante au siège pour les religieuses de Saint-Sauveur de Montaigu contre les veuves Dubois et Ordonneau, 29 avril 1754

1 NUM 47/155 : Saint-Sauveur commune de Montaigu – 1533-1798

D.F. XIV 833 : 3 janvier 1627 : consentement de l’évêque de Luçon pour la fondation d’un monastère de religieuses de La Regrippière

D.F. LXIV 684 : 22 septembre 1627 : Lettres de l’évêque de Luçon pour la fondation du monastère de Saint-Sauveur de Montaigu

D.F. LXIV 729 : av. le 13 septembre 1642 : Requête présentée à l’évêque de Luçon par les religieuses du monastère de Saint-Sauveur de Montaigu afin d’être unies et incorporées à l’Ordre de Fontevraud

D.F. LXIV 730 : 13 septembre 1642 : Lettres de Pierre Nivelle, évêque de Luçon, qui unit le monastère de Saint-Sauveur de Montaigu à l’Ordre de Fontevraud

D.F. XIV 873 : 13 septembre 1642 : Lettre de l’évêque de Luçon qui accorde aux religieuses du monastère de Saint-Sauveur de Montaigu, l’exemption de la juridiction épiscopale

D.F. XIV 851 : 12 août 1662 : Bulle d’Alexandre VII qui confirme l’exemption épiscopale aux religieuses de Saint-Sauveur

D.F. XIV 851 : 24 mai 1664 : la prieure du couvent de Saint-Sauveur met des conditions à la visite de son couvent par l’évêque de Luçon

D.F. XIV 849 : après 1664 : Mémoire sur un démêlé entre l’évêque de Luçon et l’abbesse de Fontevraud au sujet du droit d’exemption des religieuses de Saint-Sauveur

Série Q

1 Q 1232 :

-7 février 1791, 18 février 1791, 25 avril 1792, 13 février 1794, 9 août 1796, 20 janvier 1798

Procès-verbal d’adjudication du « pré de la Poupetière

-Procès-verbal d’adjudication des métairies de la Haute-Bouterie et de la Petite Bernerie situées commune d’ Hilaire Loulay »

– Procès-verbal d’adjudication de « la métairie de la Gourinière dépendant des religieuses de Fontevrault »

– Procès-verbal d’adjudication de « la métairie du Genétay, provenant des religieuses de Saint-Sauveur de Montaigu »

– Procès-verbal d’adjudication d’ « un jardin divisé en deux appelé le jardin du Prieuré avec les bâtiments y adjoints dépendant du couvent des religieuses de Fontevraud »

1 Q 397 : Lettre de Marie Sorin, 13 février 1794

1 Q 203 :

-Procès-verbal d’estimation des « ruines et mazure des maisons et clos … dépendant des ci-devant religieuses fontevristes de Saint-Sauveur de Montaigu », 9 août 1796

-Procès-verbal d’estimation de « deux petites maisons incendiées ne présentant qu’une masse de masures, divisées par un petit canton de jardin … provenant du cidevant couvent des fontevristes » de Saint-Sauveur de Montaigu : 120 livres, 20 janvier 1798

Cadastre napoléonien (1814) A 170 à 184, 191 à 200 ; B 208 à 217

A. N.

S 7485 :

-Etat des revenus et charges de la communauté des religieuses fontevristes de Saint-Sauveur de Montaigu, 25 octobre 1723

-Etat des revenus et charges de la communauté des religieuses fontevristes de Saint-Sauveur de Montaigu. Revenus = 4 239 livres ; charges = 3 782 livres, 3 janvier 1728

– Nouvel état des revenus et charges de la communauté des fontevristes de Saint-Sauveur de Montaigu. Décision de la commission des réguliers : « elle doit estre mise dans la première classe », 1728

– Avis de l’intendant du Poitou sur la communauté des fontevristes de Saint-Sauveur de Montaigu : « elle n’est pas aussi bien que les autres maisons de son Ordre », 1728

-Etat des communautés religieuses de filles du diocèse de Luçon : religieuses de Saint-Sauveur de Montaigu, Ordre de Fontevrault : 48 religieuses, 16 pensionnaires, vers 1760

D XIX 6 : Etat des religieuses fontevristes du couvent Saint-Sauveur de Montaigu dressé à la demande du président du Comité ecclésiastique : 19 religieuses de chœur et 5 converses, 26 mars 1790

B M Nantes

Dugast-Matifeux, D.A.R. 199 :

-Lettre de l’évêque de Luçon qui autorise mademoiselle de L’ Etenduère, supérieure de l’hôpital de Montaigu, à faire donner une retraite générale et à faire bénir une cloche et un tableau par le curé de la paroisse Saint-Jacques, 9 janvier 1714

Correspondance de l’évêque de Luçon avec l’abbé Giraudeau, administrateur de l’hôpital de Montaigu, et mademoiselle de l’Etenduère, supérieure des religieuses, 1714-171

-Lettre de l’évêque de Luçon qui accorde à mademoiselle de L’ Etenduère, supérieure de l’hôpital de Montaigu, la permission d’ériger dans cet établissement une confrérie en l’honneur du Sacré-Cœur, 30 octobre 1714

-Lettre de l’évêque de Luçon qui autorise Mlle de L’ Etenduère à faire donner, tous les ans, une retraite dans la chapelle de l’hôpital et accorde une indulgence de 40 jours à toutes les personnes qui la suivront, 13 septembre 1716

-Lettre de l’évêque de Luçon qui informe Mlle de L’ Etenduère qu’il lui est difficile d’intervenir dans les affaires de l’hôpital : « Messieurs les administrateurs doivent régler toutes choses dans leurs assemblées, à la pluralité des voix », 26 avril 1718

-Lettre de l’évêque de Luçon qui assure Mlle de L’ Etenduère de sa protection en faveur de l’hôpital de Montaigu : « … je la dois à la maison des pauvres et j’y suis d’autant plus porté que vous êtes à la teste … », 12 juin 1718

B M Poitiers

Dom Fonteneau, XIV, 833 : Consentement de l’évêque de Luçon pour la fondation, à Montaigu, d’un monastère de religieuses de la Regrippière, 3 janvier 1627

Dom Fonteneau, LXIV, 684 : Lettres de l’évêque de Luçon pour la fondation du monastère Saint-Sauveur de Montaigu, 22 septembre 1627

Dom Fonteneau, LXIV, 729 : Requête présentée à l’évêque de Luçon par les religieuses du monastère Saint-Sauveur de Montaigu, afin d’être unies et incorporées à l’Ordre de Fontevraud, avant le 13 septembre 1642

Dom Fonteneau, LXIV, 730 : Lettres de Pierre Nivelle, évêque de Luçon, qui unit le monastère Saint-Sauveur de Montaigu à l’Ordre de Fontevraud, 13 septembre 1642

Dom Fonteneau, XIV, 873 : Lettre de l’évêque de Luçon qui accorde aux religieuses du couvent Saint-Sauveur de Montaigu l’exemption de la juridiction épiscopale, 13 septembre 1642

Dom Fonteneau, XIV, 851 : Bulle d’Alexandre VII qui confirme l’exemption de la juridiction épiscopale accordée aux religieuses de Saint-Sauveur de Montaigu, 12 août 1662

Dom Fonteneau, XIV, 851 : La supérieure du couvent Saint-Sauveur de Montaigu met des conditions à la visite de son couvent par l’évêque de Luçon, 24 mai 1664

Dom Fonteneau, XIV, 849 : Mémoire sur un démêlé entre l’évêque de Luçon et l’abbesse de Fontevraud au sujet du droit d’exemption des religieuses de Saint-Sauveur de Montaigu, après 1664

II – BIBLIOGRAPHIE

AILLERY E, prêtre, Pouillé de l’évêché de Luçon, Fontenay-le-Comte, Imprimerie de Robuchon, 1860, p. 77

BIENVENU Jean-Marc, Les premiers temps de Fontevraud (1101-1189). Naissance et évolution d’un Ordre Religieux, thèse pour le Doctorat d’Etat, Faculté des Lettres, Paris-Sorbonne, 1980, pp. 339, n°529.

BOURLOTON Edgar, Le couvent-prieuré des religieuses fontevristes Saint-Sauveur de Montaigu, Revue du Bas-Poitou et des Provinces de l’Ouest, 1906, pp. 257-263.

BOUSSEAU Elisabeth, La vie religieuse dans les cantons de Mortagne/Sèvre et de Montaigu au XVIIIe siècle, Mémoire de maîtrise, Université de Poitiers, 1996. (A.D. Vendée, BIB, MEM 453)

Conseil général de la Vendée, Rapports et délibérations de Vendée, 1909, p. 130.

EDOUARD abbé, Fontevraud et ses monuments, Paris-Marseille, 1874, pp. 346-347.

FONTENELLE DE VAUDORE Armand, Désiré La, Histoire des monastères et des évêques de Luçon, vers 1840.

GOUE Alain de, Monographie de Saint-Sulpice-le-Verdon, Ed. Bideaux, Luçon, 1913, p. 169.

LAREVEILLERE-LEPAUX Louis Marie, Mémoires de Laréveillère-Lepaux, membre du Directoire exécutif de la République Française, Plon, Paris, 1895, 3 vol., t. 1, pp. 42-45.

LARONZE Georges, Montaigu-Vendée (IVe – XXe siècle), La Roche-sur-Yon, Imprimerie Centrale de l’Ouest, 1958.

BRAHIM Agnès, Les prieurés fontevristes dans le duché d’Aquitaine, Mémoire de D.E.A, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Poitiers, 1994, p. 89.

MIGNEN, Paroisses, église et cures de Montaigu (Bas-Poitou), 1900, p. 138.

MIGNEN, Les religieuses fontevristes de Notre-Dame-de-Saint-Sauveur, Société d’ Émulation de la Vendée, Ed. Sory, 1902, pp. 1-65.

Livre ressource

MIGNEN, Les religieuses fontevristes de Notre-Dame-de-Saint-Sauveur à Montaigu, Bas-Poitou (1626-1792), 1902. Plan, p. 106.

MIGNEN Gustave, Les maîtresses et maîtres d’école de Montaigu avant et depuis 1789, Ed. Ivonnet, la Roche-sur-Yon, 1907, pp. 6-8.

MIGNET Maurice, Saint-Sauveur de Montaigu, Bull. de A.P.F, juin 2016, pp. 21-29.

POULAIN Jean, Dictionnaire de l’Ordre Fontevriste, C.C.O, Abbaye de Fontevraud, Janvier 2000, p. 117.

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Prieuré de Saint-Sauveur de Montaigu

Les communes limitrophes de Montaigu sont Boufféré, La Guyonnière, Saint-Georges-de-Montaigu et Saint-Hilaire-de-Loulay. Ces quatre communes constitueront avec Montaigu une commune nouvelle, Montaigu-Vendée à compter du 1er janvier 2019. Montaigu est un carrefour historique entre la Bretagne, l’Anjou et le Poitou.

Le « couvent Notre-Dame de Saint-Sauveur » se situait entre l’ Asson et l’extrémité est de la rue de Tiffauges à Montaigu. Le lieu est dit « Le Rocher ». La chapelle a été construite sur l’emplacement de l’ancienne église Notre-Dame. En face de l’enclos des religieuses, se trouvait l’école des filles « La Propagation ».

Fondé en 1612 par Paule et Charlotte de Fiesques, il appartient d’abord à l’ordre de St Benoît et connu sous le nom de Saint-Sauveur. Il est approuvé, le 22 septembre, par l’évêque Aimeri de Bragelogne. Il fait partie du doyenné de Montaigu, bordé au nord par le diocèse de Nantes, à l’est par celui de Maillezais et le doyenné de Pareds, à l’ouest par les doyennés de Mareuil, d’ Aizenay et une portion du diocèse de Nantes.

Fondation de Saint-Sauveur de Montaigu

1626 : Paule et Charlotte de Fiesques de la Sénardière, religieuses de La Regrippière[1], aïeules de l’amiral Aubert du Petit-Thouars, dont la famille est originaire de Saint-Sulpice-le-Verdon, forment le projet de fonder un prieuré fontevriste à Montaigu, peut-être à l’instigation de l’évêque de Luçon, Aimeri de Bragelogne (1624-1635), car il « aimait à voir créer des établissements religieux dans son diocèse » pour lutter contre les Réformés très nombreux dans la région.

Le 22 septembre 1626, l’évêque de Luçon accorde aux deux religieuses de La Regrippière de fonder un prieuré à Montaigu à la condition que celui-ci reste à jamais sous la juridiction de l’évêque de Luçon. L’abbesse de Fontevraud, Louise de Bourbon de Lavedan (1611-1637), accueille favorablement la requête des deux religieuses. Maintenant il faut solliciter l’autorisation du seigneur de Montaigu, Henri de la Trémoille, militant huguenot ! Il ne fait aucun obstacle et le 10 décembre 1626, il reçoit la requête des deux sœurs. On peut donc fixer aux derniers jours de décembre 1626, la date de fondation à Montaigu du couvent de Notre-Dame de Saint-Sauveur. Il fait don d’un emplacement désert après les guerres de religion, emplacement où se dressaient les ruines de l’église paroissiale dédiée à Notre-Dame, incendiée par les protestants en 1568 et démolie l’année suivante par l’artillerie de Landreau, assiégeant Montaigu. L’année suivante à la Rochelle, il fait une abjuration du Calvinisme entre les mains du cardinal de Richelieu, après avoir été nommé par le Roi, maître de camp de la cavalerie légère[2].

Charlotte de Fiesques est la première prieure. Le couvent se composait de deux sœurs laies – Perrine Mocquard et Marie Phelippeau, et de quatre religieuses de chœur, toutes venues de La Regrippière à Montaigu ; Jeanne Jousseaume de la Bretesche et Charlotte Chenu[3] étaient au nombre de ces dernières[4].

Paule et Charlotte de Fiesques sont sœurs et elles demandent à Louise de Fiesques[5], une de leurs sœurs, de se joindre à elles.

Paule de Fiesques deviendra prieure à la mort de sa sœur. Elle se charge d’agrandir le prieuré afin d’attirer de nouvelles recrue.

3 janvier 1627 : consentement de l’évêque de Luçon pour la fondation d’un monastère à Montaigu par les deux religieuses de La Regrippière[6].

Il fait don d’un emplacement désert après les guerres de religion, emplacement où se dressaient les ruines de l’église paroissiale dédiée à Notre-Dame, incendiée par les protestants en 1568 et démolie l’année suivante par l’artillerie de Landreau, assiégeant Montaigu. L’année suivante à la Rochelle, il fait une abjuration du Calvinisme entre les mains du cardinal de Richelieu, après avoir été nommé par le Roi, maître de camp de la cavalerie légère[7].

Charlotte de Fiesques est la première prieure. Le couvent se composait de deux sœurs laies – Perrine Mocquard et Marie Phelippeau, et de quatre religieuses de chœur, toutes venues de La Regrippière à Montaigu ; Jeanne Jousseaume de la Bretesche et Charlotte Chenu étaient au nombre de ces dernières[8].

En 1642, ces religieuses demandent à Pierre Nivelle, évêque du diocèse, à se soumettre à l’ordre de Fontevraud, ce qui leur est accordé le 13 septembre de cette même année.

Avant le 13 septembre 1642 : Pierre de Nivelle, évêque de Luçon (1637-1660), néglige le prieuré de Montaigu. Les religieuses du monastère de Saint-Sauveur de Montaigu présente une requête à l’évêque de Luçon afin d’être unies et incorporées à l’Ordre de Fontevraud[9]. Pierre Nivelle, évêque de Luçon, unit le monastère de Saint-Sauveur de Montaigu à l’Ordre de Fontevraud, le 13 septembre 1642[10]. Il y avait dans ce couvent 20 à 25 religieuses[11]. Le 13 septembre 1642, l’évêque donne son consentement à la condition qu’il soit ratifié par le Pape, et les religieuses s’engagent au retour de lui payer la somme de 60 sols annuels[12].

Dans la requête du 6 novembre 1642 adressée à l’abbesse de Fontevraud, Jeanne-Baptiste de Bourbon (1637-1670), le monastère se trouve composer d’une grande église et d’un grand chœur, d’un réfectoire, d’un dortoir de 18 chambres, au-dessus, d’une clôture moyennement étendue ; religion pratiquée par 12 religieuses de chœur, 2 sœurs laies et quelques novices ; Charlotte Chenu étant la prieure et professe venant du prieuré fontevriste de La Regrippière. Noms des religieuses de chœur : Magdelène Digueur, Anne Prévost, Louise Bocquier, Françoise Violleau, Agnès Durcot, Angélique Prévost, Jeanne Legeay, Marthe Le Berruier, Jeanne Jausseaume, Claude de La Fontenelle, Marguerite le Breton ; sœurs laies, Perrine Mocquard, Marie Phelippeau[13].

26 décembre 1642 : L’abbesse charge le Père Sébastien Ganot, son confesseur, et Pierre Pavillon, son avocat et conseil d’aller au prieuré et couvent de Saint-Sauveur, pour l’informer de l’état, biens et revenus en dépendant et font une description qui complète la description précédente : « les chambres sont honnêtement garnies et meublées ; dans un logis séparé, dans lequel une grande chambre sert d’infirmerie garnie de 3 lits garnies de toile blanche et de l’autre côté une chambre servant de grenier dans laquelle se trouve un monceau de blé et de seigle et un autre de froment…etc »[14]. Ils sont sortis du dit couvent et sont allés dans la chambre du père Guérin, confesseur des dites religieuses. Pavillon dans sa lettre, datée du Ier janvier 1643, adressée à l’abbesse, indique qu’elles n’ont en tous biens et revenus que 1800 livres, sur quoi elles sont 17 personnes à vivre et il faut continuer à réparer l’église et la clôture.

8 janvier 1643 : l’union du couvent de Montaigu est chose faite, sauf ratification du Pape[15]. Le lendemain, on procède à l’élection d’une prieure. Sébastien Ganot veille qu’elle soit faite canoniquement. Au son de la cloche, les religieuses, assemblées capitulairement, désigne Anne Chenu « religieuse professe du prieuré fontevriste des Cerisiers[16]».

28 août 1643 : un aveu nous apprend que le seigneur de Montaigu, Gabriel de la Lande, dit Machecoul, leur donne des terres afin d’agrandir leur domaine et abandonne ses droits seigneuriaux sur les acquisitions qu’elles avaient faites et leur donne une partie du fossé de la ville avec la permission de se servir des pierres de la vieille muraille pour leur clôture. En échange les religieuses donnent à Madame de La Lande, d’une paire de gants brodés par les religieuses[17].

11 janvier 1644 : prieure Charlotte Chenu.

1645 : réélection d’Anne Chenu et 13 moniales vivent dans le couvent.

1660 : les religieuses n’ont toujours pas obtenu l’autorisation du Saint-Siège et ne peuvent se considérer faisant partie de l’Ordre de Fontevraud. L’abbesse obtient le 12 août 1662, un bref du Pape Alexandre VII qui lui accorde l’union de ce couvent à son Ordre. L’année suivante le roi Louis XIV permet l’exécution du bref d’Alexandre VII.

12 août 1662 : Bulle d’Alexandre VII qui confirme l’exemption épiscopale aux religieuses de Saint-Sauveur[18].

Le 24 mai 1664 : le nouvel évêque de Luçon, Nicolas Colbert, visite les églises paroissiales de Montaigu et se présente au couvent de Saint-Sauveur où la prieure lui refuse l’entrée (l’Ordre de Fontevraud dépend de la juridiction du Pape). Il réitère sa demande et ensuite veut régler le différent avec l’abbesse de Fontevraud. Ils se décident de faire juger le différend par des arbitres choisis de part et d’autre.

17 décembre 1667 : Un arrêt du Conseil confirme l’union du couvent de Saint-Sauveur de Montaigu à l’Ordre de Fontevrault, mais le même arrêt reconnait à l’ Évêque le droit de visiter le couvent, bien qu’il soit définitivement soustrait à sa juridiction.

Nicolas Colbert ne tarde pas à user de cette prérogative. Le 14 avril 1768, il envoie Antoine Froment, docteur de Sorbonne, doyen de l’église cathédrale de Luçon,  pour « recevoir et examiner l’ estat tant des biens, titres, revenus, charges et réparations,  et nombre des religieuses du monastère de Saint-Sauveur de Montaigu, suivant son ordonnance du 24 février dernier, notifiée à la Rde Mère Prieure du couvent ».

Françoise Violleau, prieure, ne reçoit le délégué de l’évêque que sous la réserve « des privilèges, exemptions et droits de son Ordre, immédiatement sujet du Saint-Siège apostolique, protestant qu’elle ne signera le procès-verbal qu’à ces conditions ». A cette occasion nous apprenons qu’elles possèdent en rentes foncières un revenu de 325 livres 10 sols. Tous les domaines – logis, jardins, prés, vignes – revient à la somme de 570 livres et en ajoutant des rentes de 895 livres. Les religieuses paient des pensions viagères : Françoise Violleau, prieure, 150 livres ; Sr Marguerite le Breton, 125 livres ; Louise Bocquier, 100 livres ; Renée Micheleau, 75 livres ; Michelle Francheteau, 150 livres ; Suzanne Thévenin, 150 livres ; etc au total 3465 livres (25 moniales et 1 novice). La dépense générale du couvent s’élève à 2386 livres et elles devaient 2874 livres. La situation n’est pas aussi mauvaise que le prétendait l’évêque[19].

Dès avant 1669, elles ouvrirent, en dehors de « la clôture conventuelle« , un pensionnat pour jeunes filles de l’aristocratie et de la bourgeoisie locales. Ce pensionnat est la première école pour les filles qui va durer jusqu’à la Révolution. Certaines se marient dans la chapelle de la communauté telle Pélagie de la Roche Saint-André qui épouse Louis-Charles Du Chaffault de la Gastière le 7 janvier 1732 ; d’autres prennent le voile après leur pensionnat comme Modeste-Anne-Rosalie et Marie-Françoise-Henriette de La Touche Limouzinière. Une quittance de pension nous apprend que le prix de la pension  s’élève à 500 livres pour Marie et Judith Symon de Creil en 1791[20].

Elles accueillaient aussi des personnes âgées issues des mêmes milieux, qui venaient y terminer leur vie en tant que pensionnaires. Les pensions versées par les unes et les autres s’ajoutaient aux fermages de cinq métairies et aux dots apportées par les religieuses, pour faire vivre le couvent et ses activités. Aucun document ne subsiste précisant la nature de l’enseignement. Au XVIIIe siècle le nombre de mariage des anciennes élèves à la chapelle tend à diminuer, mais le pensionnat conserve sa réputation, il la doit aux origines des religieuses[21].

Le 8 décembre 1697 : elles vont acquérir le cimetière Saint-Michel, ancien lieu de sépulture pour les Réformés, que le roi avait donné à l’Hôtel-Dieu de Montaigu. Déjà un édit du Roi, du 15 janvier 1683, portaient que les biens des consistoires seraient réunis aux hôpitaux. Le cimetière demeure en-dehors de la clôture monastique jusqu’en 1725.

15 décembre 1699 : acquisition de la métairie du Genêtais en la paroisse de Saint-Hilaire de Loulay pour la somme de 5000 livres[22]. Acquisition dans la même paroisse, de la Haute-Bouterie en 1705, pour 4400 livres ; en 1715, celle de la Petite-Bernerie, dans la même paroisse, pour 10 000 livres[23].

Avril 1711 : prieure Anne Charbonneau de l’ Echasserie, 21 religieuses.

1711 : La prieure, Anne Charbonneau de l’ Echasserie, avait deux orphelines en qualité de pensionnaires – filles de feu Messire Louis-Jean-Charles-Urbain de la Touche Limouzinière, chevalier, seigneur de la Vergne-Greffaud – âgées de 17 et 15 ans ; elles voulaient faciliter l’entrée à ces jeunes filles dans la communauté, certaines religieuses font une opposition violente à leur entrée. Des 21 religieuses, les sœurs Claude-Marie de la Gatinayre de la Papinière, Anne Merland, Marguerite-Suzanne de Rorthays de l’ Isle-Brun et Françoise de Rorthays sont les seules opposantes. Elles adressent un mémoire à l’abbesse le 13 avril 1711.

Pour permettre l’entrée en religion de ses nièces, l’abbé de la Fortecuyère a promis à la communauté la somme de 6000 livres, et leur a assuré la somme annuelle de 120 livres « pour les besoings particulliers et les premiers habits, linges et autres despances convenables ». Ces sommes devaient être prélevées sur la succession de leurs père et mère. Il leur propose de payer les 6000 livres en 4 ans ou de leur donner immédiatement la propriété d’une métairie de la même valeur. L’abbesse exige le paiement des 6000 livres pour le jour même de la profession des demoiselles ou « une bonne et suffisante caution bourgeoise » pour les garantir. Mais la prieure ne voulant pas perdre deux bons sujets, décida d’agir à sa guise, quitte à plaider plus tard les circonstances atténuantes. Les opposantes lui envoient trois protestations dont la dernière lui est remise « en présence de toute la communauté, la grande grille de l’ Eglise étant ouverte » : elles lui reprochent « de ne pas tenir compte de la teneur du chapitre III de la Règle qui défend de recevoir de nouveaux sujets au préjudice de celles qui y sont déjà reçues » et non plus de l’ordonnance de l’abbesse de l’année 1708 qui « enjoint à ces occasions de prendre toutes sûretés et assurances convenables ». Ces protestations sont envoyées à l’abbesse. Mais la prieure donne le voile à ces deux demoiselles, acte qui déchaine la fureur dans le couvent. L’abbesse envoie à Montaigu le Père François Meschine, sous-prieur du couvent de Saint-Jean-de-l’Habit de Fontevraud, pour « éclaircir de tout ce qui s’est passé aux réceptions et prise d’habit » (28 septembre). Il commence son enquête le 5 octobre suivant en interrogeant toutes les moniales.

12 juillet 1717 : un conflit entre le curé de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Montaigu et les religieuses de Saint-Sauveur, dont la prieure était Anne du Tréhant du Hallay au sujet de l’enterrement d’une femme veuve, tourière depuis quelques jours de la communauté, dont le curé ne put faire la cérémonie, il la menace de poursuites car ses droits spirituels ont été lésés. L’abbesse de Fontevraud soutient ses moniales ; elle rappelle les bulles de plusieurs papes et les arrêts en faveur des privilèges de son Ordre : aucun prêtre séculier n’ayant le droit d’entrer dans les maisons soumises à son autorité[24].

1722 : la prieure Françoise-Rose de Chevigné.

1722 : prieure Anne Merland[25] ; 15 religieuses dont 4 discrètes.

Octobre 1725 : Elles font l’acquisition d’un terrain limitrophe ; elles entourent le tout par une clôture dans laquelle elles mettent une porte à deux battants, mais les administrateurs de l’Hôpital signifient à la prieure Anne Merland qu’ils s’opposent à la construction de ce mur, le 6 octobre 1725[26]. L’abbesse de Fontevraud écrit à M ; le Marquis de Crux, seigneur de Montaigu, qu’elle est résolue à soutenir leurs droits. Grâce à cette intervention le Marquis de Crux fait cesser les poursuites. Cette porte cochère se voit encore aujourd’hui, la porte a été réduite à un seul battant.

Elles et leurs successeurs s’efforcèrent d’agrandir leur couvent et de lui donner des moyens d’existence. En 1725, ayant atteint son extension définitive, il est entouré d’un mur qui, en 2012, existe encore dans sa totalité.

1728 : Avis de l’Intendant du Poitou sur la communauté des fontevristes de Montaigu : « elle n’est pas aussi bien que les autres maisons de son Ordre »[27].

Août 1743 : donation d’une somme de 400 Livres de Jeanne Bourcier, présence de la prieure Sr Agnès de la Boissière et la sous-prieure de Rorthays.

Effectif : 30 moniales[28].

1757 : naissance de Jeanne-Catherine Gourraud à Saint-Sulpice, 11ème enfant de M. et Mme Gourraud de la Bonnelière, religieuse fontevriste de Saint-Sauveur de Montaigu, tuée pendant la Révolution, suivant La Révellière-Lépeaux[29].

« Il y avait à Montaigu un monastère de religieuses fontevristes. Parmi elles, était alors la plus jeune sœur de nos cousines Gourraud de la Bonnelière…Une naïveté enchanteresse, une simplicité de cœur admirable, une piété douce comme son aimable caractère, une physionomie angélique et des manières charmantes la faisaient chérir de tout son couvent. Mais ma bonne petite cousine avait surtout une amie bien dévouée dans Mme Duchateau. Celle-ci s’était faite religieuse tard, et, comme on disait alors par raison. Ces deux femmes étaient charmantes l’une sans l’autre ; mais réunies, elles enchantaient au point qu’une fois avec elles, nous ne pouvions quitter le parloir. Hélas, ma pauvre petite cousine, si digne d’un meilleur sort, a été massacrée dans cette guerre impie qu’enfanta le fanatisme et qu’on nourrit, avec le plus cruel acharnement, les passions exécrables du dedans et du dehors de notre malheureuse patrie »[30].

1760 : 48 religieuses, 16 pensionnaires[31].

1779 : le couvent reçoit des dames pensionnaires. Parfois même – en 1779 – des fêtes musicales suivies d’une collation y sont données[32].

Une fête musicale est donnée le jour de la Saint-Benoît le 21 mars : Mme Larèvellière-Lépaux nous laisse un témoignage : « Mon frère Charles Joseph, et Potel, dont le frère était curé de Montaigu, vinrent y passer quelques jours ……Cette circonstance nous mit à même de répondre au désir que nous avait témoigné Mme Duchateau de régaler ses sœurs en musique, le jour de la fête e Saint-Benoît, leur patron. Ce grand événement fut bientôt annoncé dans toute la ville, et le jour de la fête, l’église fut comble…..L’abbé, Leclerc et moi, nous exécutâmes, au salut, un trio qui fit l’admiration de tous le vulgaire des fidèles et des vierges sacrées, qui n’avaient rien entendu de pareil……Une collation nous fut servi au parloir….. »[33].

La communauté a ses propres cimetières : la partie, à l’intérieur de la clôture, est réservée aux religieuses ; l’autre, en dehors de l’enceinte, est affectée aux dames pensionnaires. Les inhumations se font encore en novembre 1789[34].

21 septembre 1787 : mort de la Rde mère, ancienne prieure âgée de 70 ans, Marie-Louise Jaillard de la Maronnière, a été inhumée dans l’avant-chœur de l’église de Saint-Sauveur de Montaigu, diocèse de Luçon, par M. Le Feuvre, doyen du chapitre dudit Montaigu, en présence de Mrs les chanoines, de la prieure Sr Jeanne Chenal et toute la communauté dudit Saint-Sauveur, du père Tangourdeau, leur confesseur[35].

5 novembre 1785 : Inhumation dans le cimetière extérieur de la communauté de dame Marie-Anne-Constance-Judith de Suzannet, religieuse de l’Union Chrétienne de la maison de Luçon, décédée le 4 dans la maison de Saint-Sauveur, où elle était en qualité de pensionnaire, âgée de 40 ans[36].

Révolution Française

Plan du prieuré fontevriste de Saint-Sauveur de Montaigu, Montaigu, Vendée, 30 messidor an XII, 1804.
MIGNEN docteur, « Les religieuses fontevristes de Notre-Dame du Saint-Sauveur de Montaigu »

26 mars 1790 : 19 religieuses de chœur, 5 converses[37].

Il ne paraît avoir été dressé aucun état de la situation en 1790. Des documents épars donnent seulement les noms et peu de renseignements sur les sœurs qui occupent alors le couvent de Saint-Sauveur. Les religieuses quittent le couvent le 4 octobre 1792. Presque toutes, sauf peut-être une, échappent au massacre de 1793.

Au début de la Révolution, Mme Jeanne-Aimée Chenal est prieure depuis deux ans seulement, ayant succédé à Mme Marie-Louise Gaillard de la Maronnière, décédée le 20 septembre 1787. On ne sait ce qu’elle devient quand le couvent se disperse. La sœur Françoise Grassal, qui avait la charge de dépositaire en 1789 et 1792, demeure le 10 avril 1803 à Saint-Germain, près de Montfaucon, dans le département de Maine-et-Loire.

En 1790, M. Jean-Joseph Tangourdeau, religieux fontevriste, est aumônier et confesseur des dames du couvent de Saint-Sauveur. Originaire de l’Anjou, il se retire dans son pays à l’époque des troubles après le 29 novembre 1791[38].

7 février 1791 : P.V. d’adjudication du pré de La Poupetière provenant des religieuses de Montaigu au général du Chaffaut, pour le prix de 1625 livres[39].

18 février 1791 : P.V. d’adjudication des métairies  de Haute Bouterie et de la petite Bernerie, situées commune de Hilaire Loulay provenant des religieuses fontevristes de Montaigu, à François Goulay, demeurant à Gourdan, pour le prix de 62 400 livres[40].

18 février 1791 : P.V. d’adjudication de la métairie de La Gourinière provenant des religieuses fontevristes de Montaigu, à Louis Musset, de Saint-Gilles, pour la somme de 29 900 livres[41].

18 février 1791 : P.V. d’adjudication de la métairie de Genétay, provenant des religieuses fontevristes de Montaigu, à Couanne de Montaigu pour la somme de 25 000 livres[42].

3 février 1792 : Le vice président du directoire du district de Montaigu désire fermer l’église des religieuses où tous les prêtres aristocrates vont à la messe. La municipalité de Montaigu s’oppose à cette décision et fait ouvrir les portes de l’église. « L’église du couvent est enfin fermée ; ils sont comme des lapins que l’on chasse de trou en trou. Je ne sais où ils iront se nicher lorsque toutes les églises de Saint-Nicolas et Saint-Jacques seront fermées » ainsi s’exprime J-V Goupilleau, procureur syndic de Montaigu à son frère député dans une lettre du 3 février 1792[43].

25 avril 1792 ; P.V. d’adjudication d’un jardin en 2 appelé le jardin du Prieuré avec les bâtiments dépendant du couvent des religieuses fontevristes de Montaigu, à Jacques Musset de Montaigu pour la somme de 4700 livres[44].

Pillé et incendié ainsi que les maisons voisines par Kléber le 30 septembre 1793, il est vendu comme bien national le 31 août 1796. Il passe de mains en mains, et les propriétaires successifs revendent les restes comme matériaux, y compris la terre des jardins et du cimetière comme engrais. La partie habitée par le père confesseur est aussi incendiée. Elle est vendue par le directoire du district le 25 avril 1792 à M. Musset, docteur en médecine, demeurant à Bézière dans la paroisse de Vieillevigne pour la somme de 4 700 livres. Les pierres sont ensuite vendues au détail et sur le terrain, le nouveau propriétaire plante une châtaigneraie.

13 février 1794 : lettre de Marie Sorin « ex-religieuse de Montaigu réfugiée à Nantes » qui se plaint aux administrateurs du département de « n’avoir touché que le premier quartier de traitement au mois d’octobre 1792 »[45].

9 août 1796 : P.V. d’estimation des « ruines et mazure des maisons et clos… dépendant des ci-devant religieuses de Montaigu » : 3300 livres[46].

20 janvier 1798 : P.V. d’estimation de « 2 petites maisons incendiées ne présentant qu’une masse de masures, divisées par un petit canton de jardin provenant des ci-devant religieuses de Montaigu » : 120 livres[47].

Les religieuses à l’exception de Mme Sorin, décident de demeurer chez Mmes de Pélagie-Augustine de L’ Écorce, de la Lande et de Citoys.

Mesdames de Roussy et Catherine Renaudin vivent encore en 1804. Mme Catherine Renaudin  suit l’armée de la Loire, et, qu’à la pacification, elle se fixe à Chemillé comme institutrice. Une lettre d’elle, du 9 octobre 1825, nous apprend qu’elle est déjà rentrée depuis longtemps dans la communauté de Sainte-Marie de Fontevrault établie à Chemillé. Une autre lettre prouve qu’elle vivait encore en 1840.

Mme Thérèse-Eléonore Payneau figure, comme ex-religieuse de Saint-Sauveur de Montaigu, sur l’ Etat des pensionnaires ecclésiastiques, dressé après la loi du 2 frimaire an II (22 novembre 1793); or, jouissent exclusivement de ce bénéfice les prêtres et les religieuses qui ont consenti à prêter les serments réclamés. La pension est de 700 livres. Mme Payneau s’est retirée dans le canton de Bournezeau.

Mme Lambert se sécularise et se marie à Nantes avec un nommé Treillard.

-Le 25 juillet 1807, le préfet de la Vendée, à la suite de renseignements recueillis par le sous-préfet de Montaigu, décide que « Mme Marie-Marguerite-Catherine Bettinger est fondée à réclamer une pension religieuse promise par l’arrêté du 3 prairial an X (23 mai 1802), attendu qu’il est constant qu’elle était religieuse de chœur au couvent de Montaigu, ordre de Fontevrault, avant 1789, et depuis, jusqu’à la suppression ; que les comptes de cette maison ayant été rendus par les supérieurs, son traitement est fixé par le district et le département à la somme de 600 fr. en vertu de la loi du 14 octobre 1790, et, qu’ainsi que les autres religieuses de la maison, elle en est régulièrement payée en 1791 et 1792, jusqu’aux troubles de l’Ouest« . Mme Bettinger habite alors Chantenay près Nantes.

-Mme Sorin réfugiée à Nantes chez son frère notaire royal, réclame sa pension ; il faut qu’elle rapporte un certificat de civisme[48].

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En 1814, la chapelle, le cloître et la quasi-totalité des bâtiments ont disparu. Sur les bases d’un des anciens bâtiments, les nouveaux propriétaires construise une demeure qui existe encore aujourd’hui, à laquelle ils donnèrent le nom de « domaine du Rocher »

Domaine du Rocher, Montaigu

Par la suite, ce domaine devint une simple ferme. A la fin des années 1950, l’agriculteur, qui en est propriétaire, fait don à la municipalité de Montaigu de tronçons de colonnes, pierres tombales provenant du couvent. Malheureusement, ils sont confiés aux services techniques municipaux, ce qui semble avoir entraîné leur destruction ou tout au moins leur disparition.

Les différents noms de rue évoque un vague souvenir de ce prieuré

Iconographie

En 2012, en dehors du mur d’enceinte, il ne reste du « couvent de Notre-Dame de Saint-Sauveur » qu’une cave voûtée dans laquelle se trouve un puits, désormais recouvert, où furent jetés les cadavres coupés en morceaux de trois des chanoines de la collégiale Saint-Maurice, massacrés le 30 septembre 1793, et dont les restes furent retirés autour de 1815 par le maçon Désiré-Martial Poulain (1782-1854).

La « fontaine Poupeline« , dont l’existence est aujourd’hui confidentielle, est située dans l’enclos de l’ancien couvent de saint-Sauveur de Montaigu . Elle daterait, dit-on, de la création de celui-ci qui eut lieu en 1626. La tradition veut que Charlotte de Fiesques, première prieure de Notre-Dame de Saint-Sauveur de Montaigu, a fait creuser cette fontaine « pour Pauline » : Paule, sa sœur, co-fondatrice avec elle de ce couvent et qui en deviendra ensuite prieure en 1630. Accès par le chemin de la Minière.

Montaigu

Eglise Saint-Jean-Baptiste

Lampe de sanctuaire, 1745

Argent à décor de fleurs de lys, de coquilles

Lampe de sanctuaire provenant de l’ancien prieuré fontevriste de Saint-Sauveur de Montaigu.
PM 85000766. Sap83-85w01107-p.

Poinçon de maître Porcher Antoine[49]

Historique : des personnes pieuses ont caché chez elles, des vases, des ornements sacrés pour les préserver : Mme Faverou a emporté  la lampe d’argent massif qui est actuellement suspendue à l’entrée du chœur de l’église Saint-Jean-Baptiste de Montaigu[50].

Prieures et confesseur

Prieures de Saint-Sauveur de Montaigu

Charlotte de Fiesques de la Sénardière1626Mignen, p. 6
Paule de Fiesques de la Sénardière1630Mignen, annexe
Charlotte Chenu du Bas-Plessis, professe du prieuré des Cerisiers1643Mignen, p. 9-10
Françoise Violleau1667Mignen, p. 29 (émulation)
Anne Charbonneau de l’ Echasserie1703Mignen, annexe
Anne Charbonneau de l’ Echasserie1711Mignen, annexe
Anne du Tréhard du Hallay1717Mignen, annexe
Françoise-Rose de Chevigné1720-1721-1722Mignen, annexe
Anne Merland1725Mignen, p. 33 (émulation)
Marguerite Suzanne de Rorthays de l’ Isle Brun1728-1730  Mignen, annexe
Françoise-Rose de Chevigné1731Mignen, annexe
Anne du Tréhard du Hallay1740Mignen, annexe
Agnès de Marsolle de la Boissière1743Mignen, p. 100
Louise-Elisabeth de Gatinayre1752Mignen, p. 100
Pélagie d’ Asson1766Mignen, p. 101
Suzanne de la Roche Saint-André1767-69Mignen, p. 102
Marie-Louise Jaillard de la Marronière1776-79Mignen, p. 102
Suzanne de la Roche Saint-André1782-83Mignen, p. 103
Marie-Louise Jaillard de la Marronière1786Mignen, p. 103
Jeanne Aimée Chenal1788-89Mignen, p. 105 Bourloton, pp. 257-263
Jeanne Aimée Chenal1791-92Mignen, p. 106

Confesseur

Jean-Joseph Tangourdeau1785Bourloton, pp. 257-263

[1] Prieuré fontevriste de La Regrippière Notre-Dame de la Regrippière, Com. et cant. Vallet, Arr. Nantes, Loire-Atlantique, Diocèse de Nantes. Fondé entre 1116 et 1119.

[2] MIGNEN, Les religieuses fontevristes de Notre-Dame-de-Saint-Sauveur, pp. 1-65.

[3] Fille de Gilbert Chenu, seigneur du Bas-Plessis dans la commune de Chaudron dans le Maine-et-Loire.

[4] MIGNEN, op. cit., p. 6.

[5] Veuve de Jean Aubert, seigneur de la Normandière.

[6] A.D. Vendée, D.F. XIV 833.

[7] MIGNEN, Les religieuses fontevristes de Notre-Dame-de-Saint-Sauveur, pp. 1-65.

[8] MIGNEN, op. cit., p. 6.

[9] A.D. Vendée, D.F. LXIV 729.

[10] A.D. Vendée, D.F. LXIV 730.

[11] AILLERY E, prêtre, Pouillé de l’évêché de Luçon, Fontenay-le-Comte, Imprimerie de Robuchon, 1860, p. 77.

[12] A.D. Vendée, D.F. XIV 873.

[13] MIGNEN, op. cit., pp. 9-10.

[14] MIGNEN, op. cit., p. 11.

[15] MIGNEN, op. cit., p. 16.

[16] Prieuré fontevriste des Cerisiers, com. Fougeré, Vendée.

[17] MIGNEN, op. cit., p. 22.

[18] A.D. Vendée, D.F. XIV 851.

[19] MIGNEN, Annuaire départemental de la Société d’émulation de la Vendée, pp. 29-64.

[20] MIGNEN G, Les maîtresses et maîtres d’école de Montaigu avant et depuis 1789, pp. 6-8.

[21] LARONZE Georges, Montaigu-Vendée (IVe – XXe siècle).

[22] MIGNEN, op. op., Société d’émulation de la Vendée, p. 62.

[23] MIGNEN, op. cit., Société d’émulation de la Vendée, p. 62.

[24] MIGNEN, op. cit., Société d’émulation de la Vendée, p. 59.

[25] MIGNEN, op. cit., p. 34.

[26] MIGNEN, op. cit., Société d’émulation de la Vendée, p. 33.

[27] A.N., S 7485.

[28] A. Cté Martigné, liasse 15.

[29] GOUE Alain de, Monographie de Saint-Sulpice-le-Verdon, Ed. Bideaux, Luçon, 1913, p. 169.

[30] LAREVEILLERE-LEPAUX Louis Marie, Mémoires de Laréveillère-Lepaux, membre du Directoire exécutif de la République Française, Plon, Paris, 1895, 3 vol., t. 1, pp. 42-45.

[31] A.N., S 7485.

[32] LARONZE Georges, Montaigu-Vendée (IVe – XXe siècle), p. 63.

[33] Mémoires de Larévellière-Lépeaux, p. 44.

[34] LARONZE Georges, op. cit., p. 63.

[35] Conseil général de la Vendée, Rapports et délibérations de Vendée, 1909, p. 130.

[36] Conseil général de la Vendée, Rapports et délibérations de Vendée, 1909, p. 130.

[37] A.N., D XIX 6.

[38] BOURLOTON Edgar, Le couvent-prieuré des religieuses fontevristes Notre-Dame de Saint-Sauveur de Montaigu, Revue du Bas-Poitou et des Provinces de l’Ouest, 1906, pp. 267-263.

[39] A.D. Vendée, AV 1 Q 1232.

[40] A.D. Vendée, 1 Q 1232.

[41] A.D. Vendée, 1 Q 1232.

[42] A.D. Vendée, 1 Q 1232.

[43] B.M. Nantes, coll. Dugast-Matifeux ; MIGNEN, op. cit., p. 117.

[44] A.D. Vendée, 1 Q 1232.

[45] A.D. Vendée, 1 Q 397.

[46] A.D. Vendée, 1 Q 203.

[47] A.D. Vendée, 1 Q 203.

[48] MIGNEN, op. cit., pp. 118-119.

[49] PM 85000766. Sap83-85w01107-p.

[50] MIGNEN, op. cit., p. 121.